Bonjour,
Je me permets de vous écrire car je souhaiterais éventuellement faire une rando sur le Vanil des Arstes, mais il y a tellement d'info sur Internet que je ne sais plus.
Nous habitons Montreux et partirions donc depuis le Col de Jaman, en direction de la Cape aux moines je suppose sur ce chemin qui ressemble à une route au début.. et après ??
Sauriez-vous me dire si une personne qui n'aime pas trop le genre arêtes vertigineuses avec du vide de chaque côté pourrait se rendre sur ce sommet ?
D'avance je vous remercie de votre réponse et je vous souhaite une bonne semaine !
VJ

Bonjour, vous tombez bien j'ai fait le Vanil des Artses en été 2008 et je n'ai pas voulu le mettre parmi les randonnées proposées pour plusieurs raisons dont :

• la difficulté (vide bilatéral, roches instables, facilement glissant).
• il n'y a pas de chemins, pas la moindre sente.
• la proximité d'autres sommets finalement plus intéressants (opinion personnelle), je pense particulièrement à la Dent de Lys.

Voilà une petite photo du sommet du Vanil des Artses prise en été 2008 avec sa croix et sa station météo, le petit bout d'arrête que l'on voit jusqu'à la croix est relativement trompeur quant à la difficulté car la majeure partie de l'arrête est beaucoup plus sérieuse. Autrement cette photo offre une vue de gauche à droite sur Teysachaux, le Moléson et la Dent de Lys qui sont beaucoup plus praticables! A noter que les deux derniers sont plus hauts et que les deux extrêmes n'ont pas d'antenne Et que les trois ont une croix! Celle de la Dent de Lys a aussi la particularité statistique de prendre plus la foudre que les autres! Je l'ai vu calcinée et changée à de nombreuses reprises, d'où la tendance moderne aux croix métalliques.

L'itinéraire auquel vous pensez est le plus difficile, j'ai fait 10 mètres d'arête pour prendre la croix en photo et j'avais l'impression de faire du funambulisme sur corde et sans balancier bien sûr, alors pour une sortie sans trop de vide c'est raté! D'autre part un amis alpiniste expérimenté a fait la traversée complète de l'arrête et a du se servir plusieurs fois de son piolet avec de belles sueurs froides et des cailloux qui ne tiennent pas (un problème supplémentaire, vu le peu de passage, les roches instables le restent et attendent patiemment l'approche du randonneur imprudent ... vous pouvez constater que je suis optimiste )
Une autre explication de la faible fréquentation vient aussi du fait que la Dent de Lys se trouve très près, a 21 mètres de plus tout en étant beaucoup plus facilement accessible avec les zones difficiles équipées de chaînes, en fait un très bon substitut!

Le chemin que vous mentionnez depuis le Col de Jaman rejoint directement le Col de Pierra Perchiaz d'où il est possible de faire la Cape au Moines (le genre de randonnée le plus difficile qui se fasse "parfois" sans corde, tous les guides la mentionnant lui donnent la cotation maximum). Il y a d'ailleurs une partie où l'on doit se hisser plus ou moins à la force des bras tout en ayant quelque dizaines de mètres de vide derrière, suivit d'une arrête quasi tranchante d'une vingtaine de mètres de long pour aboutir à une petite sente qui monte au sommet de la Cape. Étonnamment le bout difficile à escalader avait une chaîne qui était très utile et qui a disparu ... cela me fait penser au Grand Muvran, 10 minutes au-dessus de la cabane se trouve une partie très raide mais assez courte à escalader, et bien le marquage n'a pas été renouvelé. Constat effectué autour de 2004, et le gardien nous apprend que c'est par sécurité pour éviter que des gens s'embarquent sur un chemin trop difficile! Résultat ils s'écartent du chemin et se retrouvent en situation encore plus difficile! ... sur-équiper d'un côté et dé-équiper de l'autre

Notons aussi que la Cape au Moine est le sommet où j'ai vu le plus de gens bloquer et même faire une crise de vertige totale à la descente qui a nécessité une attention toute particulière! En fait à moins d'être 100% sûr, un bout de corde et un baudrier peuvent rendre d'inestimables services dans ce genre de situation critique. A noter que c'est un sommet qui sans matériel est relativement difficile (on sort de la randonnée pour toucher à l'escalade) et n'offre pas grand chose de plus au niveau vue que son col ou la petite croupe qui se trouve juste à côté à part la connaissance pénible du fait qu'il va falloir redescendre par le même chemin.

Un grand merci pour votre réponse, nous n'allons donc pas tenter ce sommet, mais allons nous orienter sur la Dent de Lys pour ce week-end, si la météo annoncée se confirme ! Je trouve vos rando super intéressantes et parfois je regrette que le temps passe si vite car je voudrais aller visiter tellement de sommets (j'adore les croix des sommets en fait ) . Le week-end passé nous sommes montés sur la Grande Jumelle depuis Tanay, dommage un peu de brume qui nous à empêché de bien admirer le paysage, mais tellement de joie à chaque fois de pouvoir penser, je suis allée au sommet !

Je souhaiterais aller au Catogne d'ici septembre, est-ce que vous l'avez fait ? et si oui par quel itinéraire me conseillez vous ? (tjrs sans trop de vide bilatéral si possible ...) :°)), ainsi que Tour Aï et Tour des Mayens qui sont aussi au programme .....

Merci beaucoup pour vos conseils et je vous souhaite une toute bonne fin de semaine !
VJ

pour le Catogne, je l'ai fait aussi l'année passée! Très beau sommet, je vais le mettre en ligne d'ici peu avec les Tours d'Aï et vous tiens au courant! Autrement, soyez quand même très prudente à la Dent de Lys :

• il y a aussi beaucoup de vide, les cailloux ne sont non plus pas forcemment très stables, en fait ça reste un sommet difficile.
• comme nous somme en début de saison et qu'il y a eu beaucoup de neige cette année, il se peut qu'il en reste ici et là.
• le plus sympa est de la faire en traversée depuis les Sciernes d'Albeuve en visant d'abord le Col de Lys, puis en longent le chemin de l'arrête jusqu'au sommet, les difficultés sont progressives et même si vous renoncez à aller jusqu'au bout (il ne faut jamais se forcer) la course globale avec le retour sur les Paccots reste très belle!
• attention aussi à garder en tête que vous allez devoir redescendre par le même chemin, bien qu'il soit aussi possible de passer par la croupe descendant vers l'est par l'alpage de Chéveresse, il y a une petite sente pas marquée sur les cartes, il est difficile de se lancer dans la pente pour la première fois à la descente (en fait je n'ai jamais fait cette sente à la descente), et comme ce n'est pas un passage officiel des surprises peuvent attendre les randonneurs, comme d'éventuel patous qui seraient postés en gardes moutons (trajet effectué il y a deux ans, croisé des moutons mais pas de patous, mais comme il en mettent de plus en plus partout (subventions fédérales?) je me méfierai). Remarquons que ces chiens laissent facilement passer le randonneur si le chemin est bien marqué et qu'ils ont l'habitude, par contre le contraire est aussi vrais, ce qui signe un peu la mort des petites sentes peu fréquentées au profit des grands boulevards.

J'ai fait ce sommet hier depuis le col de Jaman. Le problème est bien l'absence de marquage ou même de chemin ou d'indication pour l'atteindre. N'étant pas un spécialiste de l'escalade, j'ai cherché une voie plus clémente. J'en ai trouvé une sur la face Est. En venant de Jaman (Sud) on distingue un couloir qui descend presque en droite ligne sous l'antenne sur la face Est (à droite sur la photo du premier message). Ce couloir, bien que passablement raide ou s'entremèlent roches et verdures, est pratiquable sans équipement particulier hormis une bonne paire de chaussures et des jambes exercées. Ceci dit, je ne le ferais pas si le terrain n'est pas sec. Certains passages sont un peu délicats et nécessitent de prendre appui et de s'agripper. Il en va de même à la descente. Dans l'ensemble, l'ascension, toujours en droite ligne vers le sommet, est assez longue et pénible. Ascension et descente nécessitent une attention accrue quasi permanente. Aussi a-t-on vite fait de libérer une pierre qui ne pourra s'arrêter d'elle-même dans ce couloir et prendra une vitesse vertigineuse. Ainsi, une attention particulière s'impose quant à la sécurité lorsque plusieurs personnes se trouvent dans cet axe. Ce sommet nécessite un pied alpin.