@cucu :
"pas de photos du bouquetin quand il était jeune ?" : tout simple, je ne passe pas ma vie à cet endroit et j'ai juste eu un coup de chance pour les photographier, et encore avec un zoom 18 fois! Vous me direz d'autres personnes auraient pu les photographier ? Et se donner la peine de publier ? Pas forcement, et peut être que d'autres personnes les ont photographiés et se sont dit n'en parlons pas pour les protéger, ce qui est encore mieux.
Autrement les petits cabris ont tendance à rester dans des endroits inaccessibles par mesure de précautions! Par exemple je n'ai assisté qu'une seule fois au spectacle de
cabris tétant leur mère, et j'ai du faire un peu "d'escalade" pour les photographier.
"Pourquoi quand le bouquetin du val d'Aoste a disparu, il est apparu en même temps en Suisse ?" : Est-on vraiment sûr qu'il a disparut du Val d'Aoste? Et si la blancheur n'était que temporaire ? Il se pourrait que dans certains cas (mais pas dans le cas des bouquetins photographiés ci-dessus) cela soit une adaptation génétique en forme de camouflage hivernal! D'un autre côté la blancheur ne semble pas si étrangère à la région photographiée,
vous pouvez remarquer sur la photo que tous les autres bouquetins ont des zones très claires sur les reins et l'encolure! Il pourrait donc s'agir d'une particularité géographique où un gène de blancheur est bien répartit dans la population, et il suffit probablement que deux copies se retrouvent où qu'une légère mutation supplémentaire apparaisse chez le même individu pour créer un bouquetin tout blanc!
Deuxième point : le blanc n'est probablement pas si rare vu qu'il se retrouve si souvent chez les chèvres! Donc il pourrait y avoir eu des croisements ou plus simplement ... le blanc est probablement une caractéristique gênante en été car beaucoup plus voyant et cela ne compense probablement pas "l'avantage" hivernal vu qu'en hiver ils sont / étaient moins chassé et qu'ils sont encore plus inaccessibles! Donc je vous propose une théorie :
la blancheur dans ce cas précis serait une caractéristique de paix, comme la colombe, et plus précisément :
- Quand les bouquetins étaient chassés au point de presque disparaître, les blancs étaient probablement tirés en premier pour le trophée (la fourrure?), la facilité de visée etc. Donc les gènes blancs sont devenu rares.
- Maintenant qu'on ne les tire plus aussi souvent (j'ose espérer d'ailleurs que personne ne va s'amuser à tirer ces deux raretés) le gène blanc devient avantageux vu que les individus marqués ont des chances d'être plus préservés que les autres pour la diversité génétique ou pour le tourisme régional.
- La couleur a probablement un coût non négligeable, car fabriquer des pigments ne se fait pas sans énergie, par contre moins de chaleur solaire captée en hivers par les blancs! A noter que pour les chamois c'est le noir anthracite en hiver ce qui indique en principe que la production de pigments foncés est nettement avantageuse énergétiquement, même au prix d'un mauvais camouflage hivernal. En comparaison les bouquetins sont plus gros et trapus que les chamois, donc moins sensibles au froid, ce qui fait que de leur côté l'avantage thermique d'une couleur foncée est moins évident, ce qui laisse plus de chances de survie aux bouquetins blancs en comparaison relative aux chamois blancs.
- Les bouquetins n'ont pas vraiment d'ennemis naturels et sont chassés au ralentis, on a donc une situation qui a la tranquillité en commun avec la domestication, et la domestication a produit beaucoup d'individus blancs!
La possibilité que des bouquetins blancs aient été enlevés en Italie pour les placer en Suisse (si l'on suppose que la photo a été prise en Suisse) me paraît incroyablement faible! Pourquoi ferait-on ça ? Cela attirerait-il vraiment significativement plus de touristes "rentables" ? Surtout si l'on ne dit pas où c'est! Désolé la probabilité est trop faible et n'a rien à voir avec le "braconnage" d'origine qui visait à faire une réintroduction.
Conclusion : pour les raisons précitées, il se pourrait que les bouquetins blancs deviennent de plus en plus communs, il ne serait donc pas étonnant d'en rencontrer de plus en plus dans nos belles montagnes.