La randonue qui s'écrit aussi randonnue est un sujet d'actualité brûlant pour de nombreuses raisons ( pas seulement les coups de soleil ! ), et son interdiction toute récente pour le canton d'Appenzel a un aspect légal faisant étonnamment couler beaucoup d'encre sans trop effleurer à ma connaissance les aspects santé de la randonue! Nous allons donc essayer de combler cette lacune ici-même. Votre narrateur précise encore qu'il n'a nullement l'intention de pratiquer la randonue ni de la proposer, mais ce sujet extrême du point de vue vestimentaire mérite d'être traité de manière attentive dans le contexte de la randonnée standard, symétriquement il est aussi intéressant d'analyser l'extrême opposé de l'échelle vestimentaire où pour différentes raisons, comme la protection contre le froid on ne veut pas exposer le moindre centimètre carré de peau, mais revenons à la randonue qui présente forcemment des avantages et des inconvénients que nous allons essayer de décortiquer, par exemple

du côté des avantages :

• L'exposition modérée aux soleil a des actions positives démontrées, comme la génération de vitamines D, parallèlement c'est aussi l'occasion d'obtenir une exposition plus homogène en protégeant prudemment les endroits souvent trop exposés (visage, mains, oreilles) et en faisant attention à ceux qui ne sont pas habitués. Les avantages sur une exposition plus standard du genre piscine ouverte ou lac sont cependant plus complexes dus à la nécessité de tenir compte de l'augmentation de la force des UV avec l'altitude et la présence probable d'un sac-à-dos interférant majeur avec un bronzage homogène! A ce niveau et en constatant le contact agréable des rugeuses bretelles de sac à dos, il vaudrait peut-être la peine d'envisager un système d'aide au portage. Tout ça est évidemment aussi valable pour la randonnée torse nu qui permet d'obtenir un joli bronzage en pratiquant nos randonnées favorites, et tout cela sans risquer de choquer quiconque (en tout cas pour la gente masculine), mais attention au coup de soleil! En fait à cause du vent, de l'altitude, de l'air pur et d'une certaine euphorie par endorphines interposées il est très facile de sortir de sa zone de sécurité, il convient donc d'être extrêmement attentif à la durée de l'exposition, et de viser la sous exposition plutôt que l'excès, il est toujours possible de revenir, donc pas la peine de risquer le pire!
• La redécouverte probable de certaines capacités de résistance au froid.
• La randonnée pieds nus à des vertus quasi magiques, spécialement après une longue journée en gros souliers, si vous avez la chance de faire une pause déambulante ou les derniers 500m sur une zone épidermiquement confortable vous apprécierez certainement ce massage naturel. Mais d'après les sites consultés la randonue se pratique plus souvent en gros souliers du à la rudesse des terrains parcourus.

Et du côté des inconvénients :

• Attention à la végétation griffante et urtiquantes! Certaines plantes ont une sève (ou simplement des excrétions) attaquant la peau souvent par l'intermédiaire d'un processus de photo-sensibilisation, il convient donc d'éviter les hautes herbes ou de préparer des guêtres suffisamment haute pour assurer la protection nécessaire.
• Du côté des tiques et autres parasites, des jambes nues sont une cible facile, il convient donc de s'inspecter rapidement après un passage à risque.
• Du côté des chiens, il est certain qu'un bagage de communication canine est la meilleure des protection, mais j'ai quand même le souvenir d'un chien de combat (d'après son propriétaire) qui en venant me flairer lors d'un jogging en collant m'a gratifié d'un appuis griffant à l'aide de ses deux pattes avant, le collant a offert une lègère protection, mais des marques sont quand même restées quelque jours, et ce jour là je me serai plutôt vu en jeans renforcés!
• Le risque de choquer! Par nature difficile à gérer, les solutions sont l'habillement express en conjonction avec un choix de zones peu fréquentées et ce dernier point est très intéressant dans le contexte de ce site, car les randonnées en traversée permettent d'échapper aux sentiers battus à partir du moment où l'on sort des périmètres facilement accessibles par des randonnées en boucles ou en allez et retours.

Étonnamment pour un néologisme, deux orthographes différentes se font concurrence : randonue avec un seul "N" ou randonnue avec deux "N", nous avons opté pour la plus simple qui est actuellement la favorite des internautes avec une avance dérisoire (environ 20% si l'on interroge Google).

Voilà pour un effleurement du sujet, n'étant pas pratiquant de la randonue j'ai certainement oublié quelques avantages ? Sentiment de liberté ? Reconnections à notre passé sans textiles ? inhibitions et dé-inibitions ? De nombreuses questions ...

Merci pour cet article sur la randonnue (je préfère avec deux N;-) Pour une fois, un article qui regarde objectivement des avantages et inconvénients. Pratiquant régulier en France, j'aime aussi particulièrement le sentiment de liberté qu'apporte la nudité en plein air. Et puis, il est vrai qu'à choisir des moments et des lieux peu fréquentés, on se retrouve, avec tous les sens en éveil, au plus proche de l'environnement et en respect total avec lui. jmf

Chers Jmf, merci pour votre commentaire, après un peu de recul et quelques réflexions supplémentaires sur le sujet, je m'aperçois que j'ai oublié de traiter un élément fondamental! Du point de vue évolutif et social, c'est à dire à la lumière de la sociobiologie, les habitudes culturelles et vestimentaires ont évolués pour différentes raisons, notamment : protection contre des agressions externes diverses (températures, parasites, objets contondants etc.) et pour des raisons de pudeur! Et c'est ce dernier point que je me permet de traiter de manière plus approfondie pour essayer de clarifier ce sujet potentiellement explosif! Pourquoi l'être humain cherche t-il à cacher ses organes reproducteurs quand les conditions thermo-physiques de l'environnement n'y sont pour rien? Et bien d'après Desmond Morris (*1) le passage à la locomotion bipède donne une vision socialement trop invasive des parties intimes, il s'ensuit une tendance à les camoufler pour ne pas transmettre de messages potentiellement trop forts aux différents bipèdes croisés ici et là! Il est intéressant de constater au passage que la quasi totalité des sociétés humaines ont une forme de camouflage intime et ceci même en zone tropicale où le confort thermique impose un strict minimum et où les aléas de la vie quotidienne poussent à se consacrer à des tâches essentielles pour la survie, même dans ces conditions la plupart de ces tribus ont une forme de protection intime! D'autre part les conditions primitives poussent plutôt à se déplacer pieds nus plutôt qu'équipé de grosses chaussures qui renforcent en quelque sorte la nudité exposée par effet de contraste! A ce stade il semble interessant de tester une variante de la randonue qui lui permettrait de mieux correspondre aux origines comportementales humaines en ravivant peut-être au passage des impressions sensorielles oubliées! Il s'agirait donc de se déplacer équipé d'un simple pagne (en fait des shorts "cuissettes pour la Suiise" devraient faire l'affaire), pieds nus et avec un paquetage minimum. Les avantages sur la randonue me paraissent importants :

• pas de frictions sociales.
• renforcement des pieds avec de nombreux bénéfices à la clé (vascularisation, aération, musculation du pied lui même, renforcement épidermique, micro-massages etc.)
• une fois entraîné, le choix plus ou moins libre de marcher avec ou sans chaussures peut aider à se libérer momentanément de l'emprise d'un cuir pas encore formé.

Évidemment cela implique un démarrage progressif et un choix judicieux de la texture du sol, mais il est intéressant de constater que des tests progressifs peuvent être effectués quasiment à chaque randonnée d'été.

(*1) Référence : Le Singe Nu "The Naked Ape" et le zoo humain "The Human Zoo", des livres à lire absolument! Le seul problème à leur propos est le manque d'extraits directement accessibles en ligne. Le premier livre a probablement fait un petit scandale lors de sa sortie 1967, et voilà le site officiel de Desmond Morris Remarque : ce n'est probablement pas le premier auteur à avoir débusqué cette question liant verticalité et pudeur, mais c'est le plus mémorable sur lequel votre narrateur est tombé, dans tous les cas la bibliographie du livre ne manquera pas de vous donner des informations supplémentaires.

Pour continuer cette discussion:
- le short...c'est une chose que l'on a généralement à portée de main, facilement enfilable (il y en a même avec des scratchs en velcro sur le coté) qui permettent comme tu dis d'éviter les "frictions sociales". Quoique, en vérité, la question ne se pose pas vraiment. Un sourire, un bonjour remplace avantageusement. J'ose espérer aussi que les gens qui vont en montagne, qui acceptent l'effort et aiment la nature, sont suffisamment ouverts d'esprit pour accepter les choix de tenue vestimentaire ou de non-tenue des autres. Quant je vois ou j'entends venir quelqu'un, j'essaie dans la mesure du possible soit de m'écarter, soit d'enfiler mon short. Mais dans les cas où les rencontres ont été trop subites, je n'ai jamais eu de remarques négatives.
- la marche à pied. Évidement, c'est un plaisir de marcher pieds nus sur une herbe tendre d'alpage. Mais la rando dans les alpes se fait surtout sur des chemins pierreux et rocailleux qui risqueraient de mettre les pauvres pieds dans un triste état. Quant à la marche pieds nus sur la neige, j'ai testé aussi, mais là les pieds sont vite sensibles au froid.
- quant au paquetage minimum: J'ai toujours dans mon sac une polaire et une veste imperméable ainsi que de l'eau, quelques pansements, un appareil photo...Même nu, je suis un randonneur. Une randonnue de cinq ou huit heures en montagne ne se gère pas comme une balade de deux heures sur du plat...

J'ai un site internet sur le sujet: randonnues.fr